Tout d'abord un grand merci à tous les Bateux qui ont encouragé sur le bord des routes et sur les pistes de la Pyrenea. Ca fait bien plaisir quand on est dans le dur.
Pour ma part, cela fait 5 ans que je suis sur Pau et autant d'années que je voulais faire la Pyrenea, ça m'a donc fait très plaisir de courir ma 1° Pyrenea solo.
Un petit récit de ma course (pour partager l'expérience (et les erreurs)) :
CAP : forcément les 3 premiers kms, je pars un peu rapidement (plus de 15 km/h) du fait de l'ambiance et la petite famille qui m'attend à Croix du Prince. Dans la ligne droite de Gan, Dider me rattrape à vélo et me rappelle justement de ne pas m'emballer. Je baisse légèrement de rythme, prends soin de manger une pâte de fruits tous les 5 kms et de prendre de l'eau à chaque ravitaillement. Avec de bonnes sensations, j'arrive à Rebenacq en 1h20 en étant bien content de cette première partie.
Vélo : je commence à rouler en me répétant bien d'en garder sous la pédale car la route est encore bien longue et le vent de face. Des petites crampes à l'intérieur des mollets viennent régulièrement me rappeler qu'il ne faut pas se cramer sur le faux plat jusqu'à Laruns. Lorsque je me fais doubler, je regarde la couleur des dossards : "un équipier ... pouh il ne court pas dans a même catégorie que moi", "un indiv ... de toutes manières je suis déjà au max donc je laisse filer". En arrivant à un rond point avant Laruns, un concurrent se rabat juste devant moi ... pas de bol un arbitre est là 20 mètres devant, il m'interpelle "vous voulez peut-être une corde ?!?" aïe, sur le moment je suis un peu décontenancé mais je me dis que je vois pas trop comment je pouvais faire autrement ... Je remplis la gourde à Laruns et essaie de me mettre sur un rythme régulier pour la montée. Ca fonctionne plutôt bien, les sensations sont pas mauvaises même si je me fais globalement doubler (Georges,Thierry ...). La montée du col se passe, j'arrive à Gourette en tout juste 2h. Tout va bien.
Ski : j'attaque la montée tranquillement, et malgré tout je ressens de très grosses crampes sur le devant des cuisses. Je m'arrête, je bois au Camel Back et je repars. J'ai choisi de monter dès le départ les couteaux (escamotables) car lors de mon seul entrainement ski, j'avais bien galéré et glissé plusieurs fois dans Cotch. Sauf que ces couteaux escamotables s'enclenchent tout seuls tous les 15m. Je dois donc m'arrêter très régulièrement, les rabattre et repartir. J'enrage ... ne jamais courir avec un matériel non testé, quel débutant je fais ... Arrivé au mur de Cotch, il y a beaucoup de vent, je m'abrite donc derrière un concurrent (ici le drafting n'est pas interdit; au moins). Coup de malchance, le gars juste devant moi glisse et m'entraine sur 5-10 m dans sa chute. Je fulmine, me relève, et essaie de reprendre la pente. Par manque de lucidité, je ne remarque pas que mes cales se sont déréglées : pour tenir l'équilibre je me penche davantage en avant, perd l'adhérence et repars en glissant en arrière. Cette fois ci, personne n'était derrière moi (ils avaient dû comprendre à quel skieur ils avaient affaire;-). Je me relève : les mains et les genoux bien frigorifiés, les cuisses crampées sévère. Je repars doucement. Des petits pas pour pas glisser, je remonte, et un peu plus loin je repars en glissant sur 5-10 m. Là je me demande si je vais y arriver et j'enrage de perdre autant de temps bêtement. Je repars à l'attaque, je commence à avoir bien froid avec le vent et les chutes dans la neige. J'arrive enfin en haut de Cotch où Sussu est là pour m'encourager "c’est bon t'as fait le plus dur". J'espère, oui. J'arrive en haut, déchausse, dépeaute, suis super vigilent pour la descente. Yes, je suis finisher en 4h46.
Je reviendrai en essayant de progresser en ski ;-)