Tu as raison Franck, mais l'expérience s'acquiert par la pratique. Pour ceux qui n'ont pas cette expérience (tourner les jambes vite n'est pas un geste naturel au départ), il faut donc la travailler, soit seul avec un capteur, soit en groupe avec un coach comme on le fait avec Pierre le samedi matin.
La puissance, qui nous permet d'aller vite, est le produit de la vélocité (aptitude à tourner les jambes très vite) et la force (aptitude à emmener du gros braquet). C'est une affaire d'équilibre entre les deux qui variera en fonction des individus. Pédaler trop vite entraîne l'essoufflement, surtout quand ça monte. Emmener un trop gros braquet est consommateur de beaucoup d'énergie (plus qu'un pédalage trop rapide) et tétanise les muscles en générant de l'acide lactique, lequel sera préjudiciable pour la course à pied dans le triathlon. Dans les deux cas, la conséquence est une diminution de la vitesse.
La puissance s'acquiert en travaillant d'abord la vélocité. La force travaillée dans un second temps se soumettra à la vélocité (en d'autres termes permettra d'avoir une bonne cadence de pédalage avec un braquet élevé). Sur route plate, la vélocité idéale se situe entre 90 et 110 tr/mn. Elle ne doit jamais être inférieure à 80.
Tout cela est ensuite propre à chacun en fonction de ses données physiologiques personnelles. La vélocité dépend de sa capacité cardio-pulmonaire (la VO2 MAX est héréditaire) tandis que la force potentielle dépend de la répartition fibres rouges et fibres blanches de ses muscles (c'est également héréditaire). Les fibres rouges absorbent bien l'oxygène, mais se contracte lentement. Les sportifs endurants ont majoritairement celles-ci. Les fibres blanches absorbent moins bien l'oxygène, mais ont une capacité de contraction rapide. Les sportifs explosifs ont majoritairement celles-là. On peut jouer dans une certaine mesure sur la proportion des unes et des autres. C'est donc difficile de préparer à la fois "du court" et "du long" car on ne joue pas sur les mêmes fibres et ce ne sont pas les mêmes exercices.
"A chacun son Everest"