Sujet : Kona 2018

111 triathlètes français(es) participeront à l'édition 2018 des championnats du monde Ironman d'Hawaii. Ils ont décroché leur fameux slot parmi une trentaine d'épreuves de triathlon du label Ironman (3,8 km de natation enchaînés avec 180 km de vélo pour terminer par 42,2 km de course à pied) organisées à travers le monde.

Avec la quarantième édition du world Ironman championship, le samedi 13 octobre 2018, l'île de Kona accueillera ainsi la crème du triathlon longue distance, soit 2 500 triathlètes. Retour sur cette épreuve très particulière, les qualifications (slots) et les chances françaises de podium...

Pour les qualifications, certains Ironman ont été particulièrement favorables aux Français cette année. Notamment, sur la première édition 2017 de l'Ironman italien (qualificatif pour 2018) qui totalise 7 qualifications françaises. Même nombre de slots au Pays de Galle, au détriment de ceux obtenus en Angleterre à Bolton comparé à la précédente édition. En revanche, la nouvelle édition de l'Ironman norvégien offre lui aussi leur slot à une Française et deux Français.

Naturellement, la France avec ses deux full Ironman (Nice et Vichy) constitue toujours, et encore plus en 2018, le premier contributeur de slots Français, proximité oblige. 42 slots ont ainsi été décroché par les « Nationaux ». Nice et Vichy font maintenant pratiquement jeu égal...

Pour les 15 femmes qualifiées à Kona en 2018
Bénédicte Perron    23    10h47    1ère         Francfort       
Jeanne Courtois    27    11h24    1ère         Lanzarotte       
Héloïse Focquenoy    27    10h54    2ème         Norvège 2017
  Laurie Canac         29     11h08     1ère     Malaisie 2017
  Candice Mizon    30    10h02    1ère          Vichy 2017
Nadège Tryoen    36    10h21    3ème    Vichy 2017
Perrine Fages            37    13h34    11ème    Malaisie 2017
Audrey Nalin           37     10h37     1ère     Nice   
  Sonia Guilloux-Reynaud     41     11h08     1ère     Nice        
Marie Nguy            42    6h04    8ème    70.3 Xiamen       
Linda Guinoiseau*  45     10h09     1ère     Nice       
  Caterine Houseaux     53     10h31     1ère     Nice       
  Marianne Sutra      57     12h02     1ère     Vichy 2017
  Nelly Wojtasinski     59     11h35     1ère     Nice        12h35 (1ère)
Françoise Haudry     65     6h08     1ère    70.3 Xiamen (Chine)

Pour les 96 hommes qualifiés à Kona en 2018
https://www.xl-triathlon.fr/index.php/c … ur-ironman

Re : Kona 2018

bon sejour a Hawai les Sutra et surtout, bonne épreuve Marianne

Re : Kona 2018

On est tous derrière toi Marianne.
Du courage, du courage et du courage
surtout à la course à pied

Re : Kona 2018

Bon vol et bon séjour tous les deux .
Bonne course Marianne. Du courage, de la volonté et de la détermination, mais tu n'en manque pas.

5

Re : Kona 2018

Vamos Marianne.

Re : Kona 2018

Bon séjour et bonne course

7

Re : Kona 2018

Bon séjour à vous 2 !
Que la force soit avec toi Marianne cool

8

Re : Kona 2018

Bonne course à Marianne, et bon séjour à tous les deux

"A chacun son Everest"

Re : Kona 2018

Compte-rendu de course:  Ironman World Championship 2018 Hawaii  13 octobre 2018


Sometimes finishing is just winning ...

Ce que j’aime dans la vie c’est vivre des aventures, l’Ironman d’Hawaii en est une physique mentale et émotionnelle .
J’arrive dans la zone du pier de Kona à 5h 15 pour le tatouage temporaire. Départ de la course 7h20. Je pars tout de suite vers le vélo dans le parc déposé la veille pour gonfler mes boyaux et vérifier le matériel. Il fait encore nuit et tout est  calme, très organisé. Je sais qu’il me faut une demi-heure pour enfiler la swimfast de Marie Ferbos ( merci Marie)Le temps passe très vite le jour se lève déjà les pros partent suivis une demi-heure plus tard par les hommes groupes d’âge l’hymne Américain à cappella est très émouvant : les Américains ont la main sur le cœur .....un hélicoptère tourne mais surtout des drônes.
Avec  Nelly et Katy nous sommes prêtes , nous nous plaçons idéalement en deuxième ligne entre les deux bouées de départ régulièrement des planches tournent pour nous empêcher d’avancer dans l’eau .Finalement cela aura été une erreur de se placer 35mn avant le départ à cet endroit ....car j’ai dû y laisse trop d’énergie à faire du surplace : au moment du départ coup de canon traditionnel , c’est un vrai canon , c’est une bataille aquatique, la tempête ,la machine à laver ..... et une certaine agressivité inévitable: je me fais couler enfin un bras me passe  sur la tête et appuie une fois,  je bois la tasse,  2 fois je re- bois la tasse . la troisième fois,  je peux plus respirer je lève la tête mais la densité est telle que c’est compact autour de moi, une marée humaine. je suis obligée de brasser pour récupérer mon souffle  j’ai le cœur qui bat vite,je suis à la limite de la panique, je me calme petit à petit mais j’ai perdu du temps.je reprends mon crawl. Je retrouve mes appuis mes repères je vise chaque bouée .
La natation après ce départ raté s’est bien passé , je ne m’en tire pas trop mal quand je pense que j’aurais pu me noyer ou abandonnée.La mer est bien formée il y a pas mal de de clapot .  natation 1h20. ( 1H11 en 2016) je sais pertinemment que c’est pas sur la natation que cet Ironman va se jouer, ça fait râler c’est tout. je relativise bien-sûr ces 10 minutes de perdues.
Départ pour les 180 km de vélo je suis motivée et très bien je  monte la côte de Palani  en moulinant bien sans forcer, et j’attaque Queen K avec un bon rythme 32 km/h .je vérifie régulièrement mon wattmètre .Pascal Bernet a eu la gentillesse de me prêter ses pédales Garmin pour contrôler ma puissance. Je resterais toujours dans ma cible watts et en dessous . j’ai une puissance moyenne sur les 180 de 175W ( voir  mon Garmin ) . Donc en dessous de ce que j’aurais pu produire , car je veux rester prudente pour le marathon.
On doit beaucoup s’arroser et s’alimenter et boire tous les 15 miles aux ravitaillements et on perd quand même pas mal de temps par rapport à un Ironman classique .Je me rendrai contre plus tard que je n’ai pas assez mangé lors de la partie vélo trop occupée à boire et à m’arroser .j’ai négligé l’alimentation pas complètement mais suffisamment pour que peut-être ce soit cela qui m’a fait défaut lors des 25 derniers kilomètres du marathon.(?)
Je pose le vélo à  T2 en 6h29 les jambes fraîches , je traverse le long parc et arrive à la transition pour partir sur le marathon sur Alii drive je sais que je vais retrouver proche du demi- tour Éric Marine et Florent.
Je cours à allure régulière , il fait très chaud je m’arrête tous les deux miles  pour mettre des glaçons dans ma casquette prendre des éponges : pour info quand j’arrive au ravitaillement suivant tous les glaçons sont fondus la casquette est sèche.
Impossible de boire du Gatorade ça  a vraiment un goût infâme donc je m’en tiens à l’eau et au Red Bull. toute la partie course à pied sur Alii drive se passe très bien j’ai l’impression par rapport à 2016 d’être beaucoup moins fatigué d’avoir meilleur allure ( confirmer par Éric Marine et Florent) je suis à 6’15 ‘’ au kil .
Je monte la côte de Palani en trottinant  beaucoup marchent , j’arrive sur la queen K pour un aller retour de 30 km vers Energy Lab
Et c’est là que je ne sais pas ce qui s’est passé?
je pense qu’à ce moment-là les forces commencent à me manquer mais je n’ai pas la lucidité de m’en rendre compte. En fait il faisait très très chaud une chaleur accablante .cela a été un long calvaire dès que j’accélérais  un peu mes puls montaient ou j’avais des crampes . Dans Energy Lab c’est la catastrophe: il fait nuit noire on ne nous donne que un collier fluorescent de balisage : dans la nuit noire on ne peut pas courir  et la sécurité y est vraiment limite. Des concurrents courent avec une frontale :si je refais Hawaï j’aurais une frontale !
Je rentre sur Kona 1 ,5km de l’arrivée je croise Éric Marine et Florent qui m’attendent un peu plus loin tellement heureuse de les voir même si ça ne se voit pas sur mon visage et mon attitude.
Hélène et Virginie  de Kiwami me filment quand je revois la vidéo je me dis « ah oui tu étais dans le gaz complet !» une fois passé l’arrivée j’ai un big Smile un peu bizarre, la ligne d’arrivée est spéciale mélange de fierté de soulagement et d’épuisement : je m’effondre , j’ai zéro énergie on veut m’amener au médical mais je refuse car je sais que ça va durer trop longtemps je dis que ça va passer .
je suis dans une sorte de coma de bien être sûrement déshydratée et sous-alimentée heureuse mais déçue de ce marathon et de ce temps  final 13H54’qui ne représente rien de nos références chronométriques. je repense maintenant à ce qu’a dit Marc Allen  à Emma Pallan « Hawaï is Hawaii , no mercy it is tough everytime even this time was a easy one » ( moins de vent ).
je me rends compte aussi que peu de finisheurs sont contents de leurs courses je ne lis que des « desapointed » .
Voilà mon deuxième Kona  s’achève , sur un sentiment de frustration . Je  ne sais pas si je ferai un troisième IM Hawaii en tout cas pas en 2019.
Analyse à chaud . Kona  est une course compliquée à préparer et à gérer: Ça arrive tard dans le  saison on est  fatigué par les entraînements , les conditions climatiques sont extrêmes: Quand on arrive et qu’on sort de l’avion le cœur bat un peu plus vite et le voyage est long et éprouvant.
Dans le podium de ma classe d’âge sur les 10 premières il y a 6 californiennes. Sur les 37 qui sont devant moi je suis 8eme  européenne .
Et puis il y a la semaine avant la course il faudrait faire que du jus , des entraînements spécifiques , mais on est à Hawaï on va pas aller à la piscine faire des longueur ou du vélo sur l’autoroute dangereuse même si c’est la Queen K!!!
Je voulais remercier  les membres du Billère Athletic triathlon pour leur soutien, leurs messages d’encouragement , et de m’avoir suivi sur Internet.
Merci à Eric, de me soutenir dans mes entraînements,dans mon quotidien, pas toujours facile de vivre avec moi.
Merci à Marine, ma plus belle réussite , et Florent d’avoir été si gentils, aidants et accommodants dans ma préparation et sur place.
Merci à mon papa qui me soutient de façon indéfectible ,papa, c’est grâce à toi que je vis tout ça  c’est lors de nos sorties en montagne que j’ai appris le goût de l’effort et de l’endurance,merci.

Marianne SUTRA


Réflexions sur Kona
À venir...

dig deep, never give up, and made it

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Re : Kona 2018

Marianne t’es une warrior :-) déjà un ironman par an c’est énorme faut s’y coller quand même !