Salut tout le monde,
Je sais bien que le compte-rendu que vous attendez n’est pas le mien ;-) mais je voulais quand même vous faire partager quelques une de mes réflexions de dimanche parce que si physiquement on n’est pas toujours beau à voir, psychologiquement pour ma part c’est pas mieux : je me retrouve par moment avec un QI qui avoisine celui d’une chips !
Départ de chez moi à 7h. Je suis pas en avance (rien d’anormal pour moi). A Gan, je me demande si la voiture devant moi va à Rénénacq aussi.
Le mec a l’air d’avoir autant de bordel dans son coffre que moi. Voyons d’un peu plus près. C’est quoi ce truc qui dépasse ? On dirait un guidon de vélo, mais il est droit. Comme celui d’un VTT. Un petit VTT. Ah non, c’est sa pompe à vélo……………….Et meeeeeerde, j’ai oublié de gonfler mes pneus. Boh, je les ai gonflés avant la sortie de la semaine dernière, ça devrait passer.
(Finalement je trouve à Rébénacq une âme charitable en la personne de Georges, et mes pneus se retrouvent gonflés à bloc ! Merci Georges !)
Le temps que je récupère mon vélo, que j’amène mes affaires de vélo, que je récupère mes affaires de ski, que je les dépose, que je dispatche chacun des milliards de trucs auxquels il faut penser dans le bon sac… Il est déjà 8h passées. Je suis pas en avance, mais pas en retard non plus. Ça reste du nominal. La navette est en retard aussi donc tout baigne, je la prends à 8h15 et j’arrive à Beaumont comme une fleur à 8h40.
[Petit flash-back : Patrick m’a prêté une montre qui fait cardio+GPS. Je l’ai essayée mardi dernier pour voir. J’ai commencé à trottiner. Elle indiquait 260 puls/min. Hum… Je me suis demandé si le problème venait de mon cœur ou de ma montre, jusqu’à ce que la montre m’indique 0 puls/min. Low battery. Bon, ça c’est fait, je n’aurai jamais testé la montre. Le positif dans l’histoire, c’est que le problème ne vient pas de mon cœur !]
Donc le jour J, à 8h40, je mets la montre de Patrick (que j’ai soigneusement chargée hier) (mais que je n’ai bien entendu pas testée) et je pars m’échauffer avec Aurélie. Evidemment la montre bippe, le GPS ne capte rien du tout, et il clignote rouge signe que la batterie est déchargée. Boh tant pis, de toutes façons je ne savais pas sur quelle vitesse me caler.
Le départ est donné, je me donne un rythme au feeling. A part les furies des équipes qui nous doubleront, je fais globalement toute la course à pied avec les mêmes personnes.
Vu les discussions autour de moi, on doit être autour de 12-12,5 km/h. ça me convient.
C’est cool, je me sens en forme. J’ai pas chaud, j’ai pas froid. En même temps c’est pas à la vitesse à laquelle je cours que je vais faire assez de courant d’air pour m’enrhumer. En fait, je me sens super bien :-D
J’ai le trio Patrick-Romain-Georges en ligne de mire pendant toute la course à pied.
Je suis sûre qu’ils sont supra constant (au départ, j’étais à côté de Georges et j’ai entendu que sa montre fait des bip bip bip tout le temps. Donc vu que ces bips, c’est méga chiant quand on n’a pas le même rythme que celui qui a la montre, j’espère au moins qu’ils la suivent !). Du coup, je dois être constante aussi. Cool.
Tiens, une fusée. C’est Florian.
Tiens, une autre. C’est Karim. Ah oui, Karim il va tellement vite qu’il a craqué son cycliste. Ou alors il était déjà craqué au départ mais il l’aime tellement et il se sent tellement bien dedans qu’il a voulu le mettre. Un peu comme moi avec mon bonnet de bain. Rho mais quand même, moi j’ai promis que je le mettrais pas en compet’ ce bonnet.
Il m’énerve c’uil là derrière à me coller et à respirer comme un bœuf. Je vais lui mettre une petite accélération pour qu’il me lâche. Et s’il me suit en respirant encore plus fort ? Bon finalement je vais pas accélérer, de toutes façons faut que je reste à ce rythme.
On est déjà à Rébénacq ? Coooool
Je suis en forme je suis en forme je suis en forme !
RAS pour la transition. Je n’ai pas fait de bourde. En même temps vu que la première épreuve n’était pas la natation je ne pouvais pas garder mes lunettes de piscine autour du cou :-D
C’est parti pour le vélo.
Premier coup de pédale à droite, crampe au mollet droit. Premier coup de pédale à gauche, crampe au mollet gauche. Deuxième coup de pédale à droite, crampe sous le pied droit (en plus des 2 autres crampes, sinon c’est pas drôle).
P***** de m**** fais c****.
Parait qu’il faut mouliner quand on a des crampes. Et boire. Et manger du magnésium aussi. Je vais tout faire à la fois on verra bien ce que ça donne.
Hop une barre de céréales et de l’eau+Isostar. Mouline mouline mouline. Toujours pareil. De pire en pire même, ça tétanise je peux même pas faire tourner les jambes.
Tiens c’est Romain que je vois devant (il a lâché son guidon, il a le buste relevé et il est en train de manger un truc). Il a l’air tranquiiiille. Pour un peu on pourrait croire qu’il est en train de se faire un snack au foie gras et au champagne.
Putain de conneries de craaaampes. Aïeeeu. Mais aïeeeu.
Deuxième barre de céréales et de l’eau+Isostar. Mouline mouline mouline. Toujours pareil.
Non mais Romain, t’as cru que c’était un rockingchair ton vélo ? ça devrait pas être permis de narguer comme ça ! (oui parce que Romain, il est encore tranquilou bilou sans les mains à déguster ses toasts de caviar).
Beuuuh euh euh…Aïeeeeeuuuu.
Un gel, une sporténine, de l’eau+Isostar, encore un gel. Mouline mouline mouline. Toujours pareil. A chaque descente, je tends les jambes pour m’étirer les mollets. Rien n’y fait.
Et bah voilà, j’ai fait mon obèse pour rien. J’avais même pas faim.
Au ravitaillement de Laruns, je pose mon vélo et je m’étire 3-4 minutes. C’est le seul truc qu’il me reste à essayer. Pourvu que ça marche, pourvu que ça marche.
Je repars. Ça a marché :-)
Effet du gavage ou des étirements ? Je ne sais pas mais je retrouve le moral. Les crampes ne sont pas loin du tout, mais si je ne force pas ça va.
Les gars du club me disent toujours « laisse toi un pignon de sécurité ». Bah les gars, désolée mais là ya plus de pignon de sécurité, tout est à gauche !
Allez vas-y, mouline autant que tu es bête. Voiiiilà, cooomme ça.
Et puis au final, dans la montée, plus ça va, mieux ça va.
Grâce à mon pignon de 32, je mouline tout le long, et ça dissipe les crampes petit à petit.
L’ascension est agrémentée par les apparitions de nos fervents supporters du BAT. Je les guette à chaque tournant.
Ah tiens, voilà Pascal. Cool ! Ah c’est nul il est occupé on va pas pouvoir échanger 2 mots. Oh qu’il est gentiiiiiil, il aide une jolie demoiselle qui a crevé.
Et ben la demoiselle je vais la détester après ! Déjà parce que tout le monde lui gueulait « ALLLLLLEEEEEEZ VERO », y compris depuis les voitures qui passaient un peu trop près de moi à mon goût pour se rapprocher de ladite Véro, ensuite parce Véro devait être kaput’ et qu’elle n’arrivait pas à avancer droit. Du coup, elle allait plus vite que moi, mais en zigzagant devant ma roue.
Fin de la montée, je suis aux anges. Le ski ne me fait pas peur, je me dis que le plus dur est fait.
Transition vélo -> ski de rando. RAS. Toujours pas de lunettes de piscine autour du cou.
Je pète la forme, je n’ai pas eu de crampes en mettant mes chaussures, tout va bien dans le meilleur des mondes !
Je monte, je monte, je monte. Les cuisses piquent un peu, mais pas de crampes en vue. Les mollets ne sont plus trop sollicités, je me sens bien.
Je monte, je monte, je monte. Tout est blanc. ça pique un peu plus.
On n’y voit vraiment rien. Quand est ce qu’on arrive ? Je reconnais rien du tout. Un jour je m’achèterai un GPS.
Oh le style de c’ui-là ! Est-ce que je vais avoir l’air de ça moi aussi en descendant ?
Après 50 minutes de montée. Mes jambes me font le coup de la panne. Plus de jus, plus rien à manger, plus rien à boire. Ne voyant pas bien l’intérêt d’un tête à tête avec mes jambes, je continue à avancer en essayant d’étudier la meilleure technique pour me servir des bras davantage que des jambes. Là, je suis sûre qu’en me voyant, on sait que j’en réduite à l’état « QI de chips ». J’en rigole même toute seule.
Ah ah ah aï-euuu j’ai maleeeu ! Quand est ce qu’on arriveeeu ?
Je m’approche d’une autre skieuse : « c’est bientôt la fin ? ». « Il vous reste 100 mètre et c’est bon ».
Méga sourire. Je finis l'ascension au mental. Vidée mais trop contente pour m’arrêter.
Un verre d’eau, déphoquage et je descends tant bien que j’ai maleuuuu ! Quand je ne vois personne à l’horizon, je sors un syle affligeant, dès qu’on peut m’apercevoir je donne mon meilleur pour garder un peu de contenance. Le ridicule ne tue pas, mais si je peux éviter d’être ridicule ça m’épargnera 6 mois de chambrage par les BATeux !
Et puis voilà, c’est presque la fin. Je raccourcis l’épisode des 3-4 minutes pendant lesquelles je me suis battue avec mes fix pour enlever mes skis, d’autant que je me suis allégrement poilée devant le BATeux qui n’arrivait pas à enlever ses skis sur la vidéo de la Pyrénéa 2013.
La ligne d’arrivée est passée.
Heureuse. :-D
Dernière modification par Marika (Tue-03-15 10:32:49)